Conférences Dédicaces 26 janvier 15h00

2020_01_26_La_Saga_des_Arméniens_de_l_Ararat_aux_Carpates_Mutafian

          Claude Mutafian viendra présenter son dernier livre «  La Saga des Arméniens de l’Ararat aux Carpates » publié aux éditions Belles Lettres  en mai 2018.       
Parmi les nombreuses diasporas arméniennes, celle d’Europe carpatique est particulièrement méconnue. Pour diverses raisons, un processus d’assimilation était en cours chez ces Arméniens de Roumanie, d’Ukraine occidentale et de Pologne, mais depuis la chute des régimes communistes on assiste à une vague de “revendication d’arménité” . Parallèlement, un intérêt croissant pour les études arménologiques  se fait sentir dans les milieux académiques et artistiques de ces pays. Il est donc temps de se pencher sur cette page d’Histoire : quand et pourquoi des communautés arméniennes se sont-elles installées dans cette région, quels itinéraires ont-elles suivis, quels rapports ont-elles eus avec les autres groupes ethniques, qu’ont-elles apporté aux cultures locales ? On a cherché à concilier deux exigences : la rigueur scientifique et une présentation attrayante. Pour la première, les affirmations sont systématiquement accompagnées, en note, de la référence des sources et éventuellement de compléments bibliographiques. Quant à la seconde, elle repose sur une iconographie abondante et de qualité. Ainsi, plutôt que de donner dans le texte les sources premières – inscriptions, pages manuscrites ou imprimées – on a, autant que possible, reproduit les originaux, parfois des merveilles de calligraphie, avec en légende leur traduction et les commentaires adéquats. Quant aux monuments, il est intéressant de comparer des photographies actuelles avec des vues ou des gravures anciennes. Des tableaux, des portraits, des miniatures, des objets d’art, des cartes historiques ou encore des monnaies ajoutent une touche d’authenticité et permettent de donner en légende des compléments utiles.

Suivra la présentation de

2020_01_26_Memoires-d-un-orphelin-armenien             Jean-Michel Bilemdjian du livre de Karnig Panian  (dont il est l’un des traducteurs en français) « Mémoires d’un orphelin arménien. 1914-1920 » paru en septembre 2018 aux éditions Maisonneuve&laRose et éditions Hémisphères.

Témoignage exceptionnel : celui d’un enfant confronté à l’horreur du génocide des Arméniens. Gurun en Anatolie, avril 1915. Karnig Panian a cinq ans. Roulements de tambour : le crieur public annonce la mobilisation générale.
Les conscrits arméniens rejoignent leur centre de recrutement ; ils ne reviendront jamais. Quelques semaines plus tard, une caravane de déportés, dont 22 familles du clan Panian, quitte la ville pour le camp de concentration de Hama, aux portes du désert syrien. Des centaines de malheureux y meurent chaque jour. Karnig perd successivement sa mère, sa soeur, son jeune frère. Il est accueilli à l’orphelinat arménien voisin, puis, sur ordre de Djemal Pacha, envoyé avec plus de mille autres enfants à l’orphelinat d’Aïntoura, près de Beyrouth, afin d’y être « turquifié ».
Karnig Panian livre un témoignage bouleversant des méthodes inhumaines appliquées par l’administration de l’établissement : attribution d’un numéro de matricule, échange des noms et prénoms arméniens avec des noms et prénoms turcs, interdiction de parler l’arménien et de faire une quelconque référence à la religion chrétienne, humiliation permanente et sanctions d’une sauvagerie inouïe.
Pourtant, la résistance des orphelins s’organise, dirigée par les plus âgés (14 ans). Mais malgré un comportement héroïque, trois cents enfants mourront, vaincus par la famine et les mauvais traitements. Avec la défaite des ottomans en 1918, les orphelins sont définitivement libérés de la barbarie turque. La résistance et la volonté de survie de ces très jeunes garçons sont exemplaires et forcent l’admiration.